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ECRIS-MOI, PRINCESSE (Partie 1)

J’observe les essuie-glaces balayer de gauche à droite, les mains agrippées à mon volant. Un bâtiment blanc et bleu ciel s’élève devant moi ; l’endroit où résident ma princesse et son petit ami. Le dernier texto que j’ai reçu d’elle date de plusieurs mois, puis plus aucune nouvelle des deux tourtereaux. Mon cœur de papa se fissure chaque jour en attendant un appel, ou un simple message rassurant. J’ai fini par demander à mon patron de me libérer ce dimanche. Il l’a immédiatement accepté après avoir lu tout mon désespoir sur mon visage.

J’ai parcouru des kilomètres pour arriver jusqu’ici. Après leurs études, Jade et son amoureux ont emménagé dans une autre région. D’abord, j’ai éprouvé une immense fierté de voir ma fille s’épanouir et voler de ses propres ailes. Elle a enduré tellement de tourments qu’elle mérite tout le bonheur du monde. Les jours ont défilé, et la solitude m’a frappé. Heureusement, ma princesse me téléphonait régulièrement et me racontait ses journées dans le moindre détail. Ainsi, je me sentais proche d’elle, malgré les nombreuses bornes qui nous séparent.

Depuis mi-janvier, elle a cessé de me contacter. Elle ne répond plus à mes messages ou à mes coups de fil. Cela en va de même pour son conjoint. Même si elle déteste cela, j’ai fouillé tous ses réseaux sociaux, j’ai appelé tous ses amis, j’ai essayé de joindre leurs lieux de travail respectifs, sans obtenir une explication sur ce long silence de leur part. L’inquiétude est montée en flèche, ce qui a entraîné des conséquences désastreuses au boulot. La tête ailleurs, tout me glissait des mains. Mes nuits sont devenues mouvementées, et mon caractère se renfrognait.

Aujourd’hui, c’est la fête des Pères. Je ne peux plus rester les bras croisés, pleurant comme un malheureux homme. Je dois retrouver ma fille, lui demander la raison de ce soudain mutisme. Je coupe le contact de mon véhicule, attrape mon parapluie sur le siège passager et quitte l’habitacle. D’un pas décidé, mais le cœur hésitant, je me dirige jusqu’à l’entrée de leur immeuble. J’ai l’impression qu’à la seconde qui suit, je vais me retrouver couchée sur le sol, tant je crains le pire. Pourtant, cela ne m’empêche pas de grimper et d'atteindre le troisième étage sans difficulté, et de frapper à la porte du logement de mon aînée.

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